Le frelon asiatique : une menace croissante pour les ruches

Le frelon asiatique : une menace croissante pour les ruches

L’origine du frelon asiatique en France

Le frelon asiatique (Vespa velutina) est apparu en France en 2004, dans le sud-ouest, avant d’être observé en 2006 dans l’Auxois, notamment à Pouilly-en-Auxois. Depuis, cet insecte s’est répandu sur tout le territoire. Cependant, ce n’est qu’à partir de 2019-2020 que la pression du frelon asiatique s’est réellement fait sentir sur les ruchers de l’Auxois, représentant aujourd’hui une menace grandissante, notamment à l’approche de l’hiver.

 

L’impact du frelon asiatique sur les colonies

Le frelon asiatique ne s’attaque pas directement aux abeilles à l’intérieur de la ruche, mais en les guettant à l’entrée des ruches, surtout lorsque les colonies sont affaiblies. Progressivement, il s’attaque aussi aux colonies plus robustes, créant un stress qui limite les sorties des abeilles pour récolter les ressources dont elles ont besoin pour l’hiver. Ce stress a un impact direct sur leur comportement et peut affaiblir les ruches à un moment crucial de l’année.

En automne, lorsque les températures baissent sous les 10°C, les abeilles forment une boule pour se tenir chaud, ce qui les empêche de garder l’entrée de la ruche. Les frelons peuvent alors facilement pénétrer dans les ruches pour capturer des abeilles, créant encore plus de déséquilibre au sein de la colonie. Pour limiter ce risque, j’utilise des portes spécifiques qui réduisent l’accès aux frelons sans gêner les abeilles.

 

Mesures de protection contre le frelon asiatique

Pour protéger mes ruchers, j’emploie plusieurs techniques. Tout d’abord, des portes en bois et en plastique de 5,5 mm permettent de limiter l’accès aux frelons asiatiques tout en laissant passer les abeilles. En fin de saison, lorsque la pression des frelons est forte, j’installe également des pièges sélectifs : ces pièges sont conçus pour retenir les frelons à l’intérieur grâce à des entonnoirs, tout en permettant aux abeilles de sortir.

 

Je choisis de ne pas piéger au printemps, car il n’a pas été démontré que cette pratique soit réellement efficace, et je crains même que cela puisse attirer les frelons plus près des ruchers. Cependant, une autre méthode, les harpes électriques, pourrait être une option future. Ces dispositifs donnent un choc électrique aux frelons qui passent entre les fils, les faisant tomber dans une bassine d’eau savonneuse pour les neutraliser.

 

La détection et la destruction des nids de frelons

Repérer et détruire les nids de frelons asiatiques avant l’hiver est essentiel pour réduire leur population l’année suivante. Ces nids sont souvent situés très haut dans les arbres, à environ 15 mètres, sous forme de grosses boules ovales ressemblant à un “jambon”. Ils peuvent atteindre 1 mètre de haut et 80 cm de diamètre, et leur couleur se fond dans le paysage automnal, rappelant les feuilles mortes.

Lorsque les feuilles tombent, les nids deviennent plus visibles, facilitant leur repérage. En automne, les frelons recherchent activement des protéines pour nourrir les larves des futures fondatrices. Détruire les nids à cette période permet de réduire le nombre de fondatrices qui, autrement, iraient se cacher dans le sol ou les feuilles pour hiberner et recommencer le cycle de reproduction au printemps.

 

La prise en charge partielle par la FREDON

Pour encourager la destruction des nids, la FREDON propose une aide de 50 € sur présentation d’une facture, couvrant une partie des frais engagés pour faire détruire un nid par un professionnel. Il est essentiel de suivre le protocole de signalement sur le site de la FREDON pour que cette prise en charge soit effective. Cette aide vise à soutenir les efforts collectifs pour limiter l’impact du frelon asiatique sur les abeilles et les écosystèmes locaux.

 

L’importance de l’entraide et des bonnes pratiques

Je suis attentivement les recommandations du GDSA21, qui publie des conseils et des informations actualisées sur la gestion des frelons asiatiques. L’entraide entre apiculteurs, notamment au niveau départemental, permet de comparer les méthodes et de suivre l’évolution de la situation. Bien qu’il n’existe pas de solution miracle pour lutter contre le frelon asiatique, maintenir des ruchers en bonne santé avec des colonies nombreuses reste, à mon avis, le meilleur moyen de défense.

L’année 2024, marquée par une météo pluvieuse, a ralenti le développement des nids de frelons, ce qui a réduit leur impact cette saison. Cependant, la surveillance reste de mise, car la situation pourrait évoluer dans les semaines à venir.

 

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